Le Longboard Girls Crew voyait le jour en France, il y a maintenant 6 ans, avec le but de promouvoir la discipline grâce à des vidéos. Aujourd’hui, le crew est devenu « un mouvement ». Voici un entretien avec deux pionnières réalisé par Red Bull France où l’on apprend beaucoup sur la discipline et aussi sur l’association. Récit :

Le Longboard Grils Crew, plus grand mouvement de skate féminin

En 2015, grâce à une pub pour Bouygues Télécom les six rideuses de longboard voient le projet prendre une plus grande ampleur : « Depuis cette pub, on constate que la scène est en train de grandir » assure Lyde Bègue, qui se balade avec sa planche depuis quelques temps déjà. « Aussi, le crew peut avoir un impact positif, parce qu’on réunit des initiés comme des filles qui ont déjà un bon niveau » ajoute-elle. Le crew ? Oui, le Longboard Girls Crew, collectif qui représente la discipline en France.

https://www.youtube.com/watch?v=SbnYTpEt1pI

Lyde Bègue et Tahina Miault, membres du groupe, nous racontent l’histoire de rideuses déterminées à faire grandir cette discipline.

Born in the USA

Non, The Boss ne parlait pas vraiment du longboard. Mais cette planche plus longue que celle d’un skate a aussi vu le jour outre-Atlantique, il y’a plus de quarante ans. Mais comment deux femmes se passionnent pour un sport peu connu en France ? Lyde Bègue répond. « J’ai acheté un longboard à un ami pour son anniversaire. Du coup, j’ai aussi décidé de m’y mettre. Et j’ai vite compris que c’était un bon moyen pour se déplacer, éviter le métro. Pour mes études, j’ai dû partir aux Etats-Unis, à Los Angeles. Et pour bien m’intégrer, j’ai décidé de chercher des groupes de longboard, en général sur les réseaux sociaux ».

Le Longboard Grils Crew, plus grand mouvement de skate féminin Lyde Begue

Photo Instagram @lydebegue

Là-bas, Lyde trouve une vraie communauté. « C’est clairement le pays ou la scène longboard est la plus importante. J’ai trouvé un groupe qui faisait du dancing. Et j’ai appris avec eux. Ensuite, j’ai fait un stage en Afrique du Sud. Et là-bas, ils faisaient de la descente. J’ai appris à freiner à haute vitesse avec eux. Quand je suis rentrée en France, je me suis servie de toutes ces expériences pour continuer et tenter de transmettre cette passion chez moi ». Ça tombe bien, Lyde compte parmi ses amis une passionnée de longboard, Tahina Miault : « Tout a commencé en 2011, quand j’ai découvert le Longboard Girls Crew espagnol. J’ai vu ce groupe de filles sur Madrid qui avaient fait des superbes vidéos de Longboard descente cruising. Ça m’a donné envie de faire la même chose, donc j’ai embarqué un groupe de copines parce que je me sentais à l’aise de commencer avec des amies ».

L’appel de la Maison Blanche

Et la bande de copines va vite être la base d’un gros projet. En Espagne, un groupe nommé le Longboard Girls Crew impressionne dans les rues de la capitale. Une inspiration pour les rideuses françaises, qui se réunissent de plus en plus pour des sessions, des vidéos, des initiations. « On a filmé nos sessions. Nos vidéos ont fait pas mal de vues. Donc en 2011, les espagnoles, à travers Valeria Kechichian, créatrice du crew espagnol, nous ont demandé d’être les porte-paroles du mouvement en France » se souvient Tahina Miault. Aujourd’hui, elle est ambassadrice de la filiale française. Et a un message à faire passer. « Le but c’est d’ouvrir le Longboard Girls Crew. Montrer aux filles qu’elles peuvent rider certes. Mais on ne veut pas créer quelque chose de sexiste ni sectaire. On veut juste ouvrir ce sport extrême a tout le monde ».

Photo Instagram @tahina_m

Une discipline ou chacun peut trouver ce qui lui plait : « Ce qu’on voit la plupart du temps, c’est le cruising : des gens qui se servent du longboard juste pour se déplacer. Après, on a le dancing. C’est une discipline qui se déroule sur le plat. Le but, c’est de faire des pas de danse sur sa planche. En dancing, on peut faire du freestyle. Un peu comme en skateboard, tu fais des flips, des ollies… Il y a aussi le slalom, une discipline vraiment particulière avec un type de planche adapté au slalom. Le slide aussi, qui est basé sur les dérapages ». Plus connue aujourd’hui et surtout plus encadrée, la pratique de la descente ne cesse de se développer : « Le downhill, c’est ce qui se pratique en route fermée, comme en route ouverte. On a des événements officiels, la discpline est plus encadrée. Le but c’est d’aller le plus vite possible sur des routes plus ou moins sinueuses. On peut aller jusqu’à 90 km/h ».

Longboard & taf, difficile équilibre

Et si le crew ne cesse d’attirer de nouveaux membres, il existe quelques freins à la professionnalisation. Lyde Bègue explique : « Au début, c’est très compliqué de jongler entre le travail et les compétitions. Pour les évènements en France, ça va encore. On prend la route, ça ne nous dérange pas. Mais quand on a des projets internationaux c’est plus compliqué. Par exemple, cet été je pars un mois pour les championnats d’Europe. Il faut réussir à négocier un mois de vacances… (rires). Pour les compétitions, il faut aller voir sur les autres continents, les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, l’Asie. Et il faut s’arrêter de bosser pendant 6 mois ».

Où sont les sponsors dans tout ça ? « La scène professionnelle en France est quasi inexistante. Les grosses marques se trouvent aux Etats-Unis, et sponsorisent donc les athlètes américains. Tu trouves des personnes qui vivent du longboard aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, et certains riders en Europe. Nous sommes un peu sponsorisées, on a des défraiements, mais de là à avoir un salaire, ça ne risque pas encore d’arriver. Il y’a des petites marques françaises qui essaient de se lancer mais c’est compliqué de faire face à la concurrence ».

Le Longboard Grils Crew, plus grand mouvement de skate féminin Lyde Begue

Photo Instagram @lydebegue

Sur la route

Et malgré ce frein, Lyde et Tahina ne cessent de voir leur discipline évoluer et attirer de nouvelles têtes. « En montrant ce que font les filles, on est une sorte de média, de relais. Bientôt, on part en road-trip en Suisse et en Autriche avec un groupe de mecs » affirme l’ambassadrice du crew. Le longboard serait donc un beau moyen de s’échapper ? « J’ai pour but de rouler dans d’autres continents. De fin octobre à septembre 2018, je vais voyager et faire plusieurs compétitions, entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Qui sait, en fonction des sponsors que je vais trouver, je pourrais aller ailleurs. Je peux même faire un tour du monde (rires) » balance Lyde Bègue.

Le mot de la fin revient à Tahina Miault : « Le Longboard Girls Crew a tellement pris de l’ampleur qu’aujourd’hui ce n’est plus vraiment un crew. C’est un mouvement ». Qui risque d’être perpétuel.

N’hésitez pas à visiter leur site officiel : Longboardgirlscrew.com

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